"Je commence le plus souvent par un entretien pour explorer les problèmes actuels ou récurrents. Dans la première séance, je prends une histoire personnelle détaillée, de la naissance au moment présent, en passant par l'enfance, prenant note des maladies et des troubles émotionnels de toutes sortes. Puis je donne à mon client un exercice simple de relaxation, les yeux fermés, et je commence à me concentrer sur le problème qui semble central. Parfois j'encourage le client à se concentrer sur une image, un souvenir ou une personne, et à dire tout ce qui lui vient à l'esprit comme, "J'en ai assez de tout ça : fichez-moi la paix." Parfois, nous devons nous concentrer sur la souffrance du corps, comme un mal de dos et laisser les images émerger de cette région.
Dès que les images, les mots, et les sentiments commencent à s'intensifier, je suggère à mon client de les suivre dans n'importe quelle histoire qui apparaître, en cette vie ou une autre. Je lui dis: "Peu importe que vous croyiez ou non à la réincarnation : suivez simplement l'histoire comme si elle était réelle pendant toute la durée de la séance."
Très vite le client se retrouvera dans un corps et une personnalité différents, Puis, suivant les principes du psychodrame, j'encourage mon client à revivre dans leur plénitude les événements majeurs et les moments critiques de cette autre vie, supposant que le maximum de catharsis et de libération viendra à ces points cruciaux du conflit. Quoi qu'il arrive, quelque confondant, incohérent ou sanglant que ce soit, je le ou la conduirai jusqu'au bout. Si le point culminant d'une histoire particulière est en fait une mort violente, je ferai en sorte qu'elle soit pleinement revécue à un niveau physique conscient, selon le principe même qui a été utilisé avec succès sur les victimes de bombardements - un seul trauma ressouvenu est utilisé.
Dans la plupart des séances, j'essaie de compléter le souvenir de l'histoire d'une vie en conduisant la personne qui se souvient à travers la mort d'une personnalité particulière. Cela donne un sentiment d'achèvement, et, c'est plus important, de détachement. La transition de la mort est une occasion de laisser aller consciemment les pensées, sentiments ou peurs obsessionnels et répétitifs de l'autre soi. Dans la période d'après-morts, il y a le plus souvent une occasion précieuse de comparer les thèmes des vies passées avec des questions non résolues comme celle-ci. J'encourage chaque client à voir l'histoire comme elle est maintenant achevée, une configuration qu'il n'est plus nécessaire de répéter. Naturellement, il y aura parfois des aspects douloureux, voire honteux, du soi, auxquels il faudra faire face. Dans la perspective de Jung, on appelle cela travail de l'ombre : voir des caractéristiques déplaisantes et souvent négatives, et ne pas les réprimer encore.
Parce que j'insiste toujours sur la nécessité d'expérimenter pleinement l'histoire de la vie antérieure dans le corps - et non du point de vue de l'observateur détaché - il y aura souvent les sensations corporelles intenses qui font partie du processus somatique de libération spontanée. Le trauma à un niveau physique peut provenir de la naissance, d'une vie passée, ou d'une opération dans cette vie, et souvent des trois ensemble. Le corps est encouragé à exprimer le choc et le trauma, quels qu'ils soient, et à les laisser partir....Il a été confirmé de façon répétée et cohérente que cette libération à un niveau tant somatique qu'émotionnel est absolument essentielle pour la totalité du processus de guérison.
La plupart du temps, je travaille avec un client pendant trois heures. Cela donne le temps nécessaire pour les trois étapes du processus : 1) entretien, 2) travail intensif, 3) réflexion et rentrée, ou ce que le thérapeutes appellent "affinement". La description des séances, ci-dessus ou ci-après, montrera qu'il s'agit là d'une forme extraordinairement concentrée et intensive de thérapie.....C'est, naturellement, un éloignement radical des méthodes psychanalytiques plus longues, qui sont très souvent lentes parce qu'elles ne parviennent pas à engager expérimentalement, et qui ne restent qu'à un niveau intellectuel et interprétatif."
extrait de : À la recherche de nos vies antérieures : Une thérapie révolutionnaire : Un psychothérapeute jungien découvre ses vies passées. Poche 2003.
de Roger J. Woolger, fondateur de Deep Memory Proces (Thérapie de la Vie Antérieure).